The Wind (Le Vent) - Viktor Sjöström.
"The Wind", que Victor Sjöström, l'un des maîtres du muet, réalisa en 1928 avec Lilian Gish, Lars Hanson et Monte Blue dans les rôles principaux, fait partie de ces films qui nous démontrent encore, en notre époque de blockbusters débordant d'effets spéciaux, que le noir et blanc et le silence sont peut-être ce qui convient le mieux au cinéma.
Le miracle du film de Sjöström, c'est que, bien qu'il soit parfaitement, intégralement, totalement, irrémédiablement muet, il parvient à faire entendre le vent du désert au spectateur assis dans l'ombre du ciné-club.
C'est une affaire de génie, de poésie et d'imagination, l'art souverain de Sjöström dignifiant un media unique en son genre et à qui le parlant tout proche allait faire perdre 75% au moins de sa puissance originelle.
Si l'on veut se faire une idée du génie de Sjöström, aussi incontournable que le sont celui d'un D.W. Griffith ou encore d'un Chaplin, il faut voir "Le Vent" sans oublier "Larmes de Clown" qui date aussi de sa période américaine et où il fit appel à cet acteur hors du commun que fut Lon Chaney.
Pour sa période suédoise, mon préféré demeure "La Charrette fantôme" dont Julien Duvivier, si je ne m'abuse, réalisa un remake parlant avec Pierre Fresnay. Mais la version de Sjöström lui est supérieure et on peut la rattacher au "Septième Sceau" de Bergman - un grand film, là encore.Le parallèle que l'on peut établir entre cette Charrette scandinave et celle, typiquement bretonne, que mène traditionnellement l'Ankou, m'avait beaucoup frappée quand j'avais vu ce film, en 1976.
Victor Sjöström, qui interpréta son dernier rôle (il avait débuté en qualité de comédien) pour justement Ingmar Bergman en 1957, dans "Les Fraises sauvages", est mort l'année de ma naissance, en 1960.
Et tout ça me fait penser qu'il faut absolument que je me procure "The Wind" en DVD ...
Thème :
Une jeune fille, Letty Mason (Lilian Gish, probablement la plus grande actrice du Muet encore que Louise Brooks puisse lui ravir la vedette), se voit contrainte de quitter sa Virginie natale pour aller vivre chez son cousin, Beverly, dans l'Ouest américain alors assez sauvage. Dans le train qui la mène à Sweet Water, elle fait la connaissance d'un séduisant meneur de bétail, le fringant Wirt Roddy (Monte Blue, remarquable) qui lui fait un peu la cour.
A l'arrivée, la jeune fille est frappée d'angoisse devant l'aridité de cette contrée bien différente de la Virginie : sable, désolation, sécheresse et vent, un vent qui souffle en maître et qui se déchaîne parfois en tempête.
Plutôt mal accueillie par Cora, sa cousine par alliance, qui la soupçonne de vouloir lui voler son époux, Letty se voit bientôt menacée de se retrouver à la rue. Se rappelant Wirt Roddy, elle va lui exposer sa situation mais découvre qu'il est marié.
Letty se tourne alors vers un cow-boy un peu fruste et follement amoureux d'elle, Lige Hightower (Lars Hansom, autre acteur fétiche de Sjöström.) Ils se marient vite fait et le jeune homme croit sincèrement que Letty le fait par amour. Mais elle se refuse à lui dès leur première nuit.
Gentleman comme seuls l'étaient les héros hollywoodiens de l'époque, il s'incline mais la tension s'installe entre les deux époux. Paradoxalement, Letty commence peu à peu à s'adapter à cette vie étrange et aussi à cet époux tout aussi bizarre. Le spectateur finit même par se demander si ses sentiments à l'égard de celui-ci ne sont pas en train de changer du tout au tout.
Eclate une violente tempête de sable qui met les troupeaux en danger. Lige doit laisser sa femme seule dans leur modeste ferme. Elle est terrorisée par ce vent qui n'arrête pas de souffler.
Le miracle du film de Sjöström, c'est que, bien qu'il soit parfaitement, intégralement, totalement, irrémédiablement muet, il parvient à faire entendre le vent du désert au spectateur assis dans l'ombre du ciné-club.
C'est une affaire de génie, de poésie et d'imagination, l'art souverain de Sjöström dignifiant un media unique en son genre et à qui le parlant tout proche allait faire perdre 75% au moins de sa puissance originelle.
Si l'on veut se faire une idée du génie de Sjöström, aussi incontournable que le sont celui d'un D.W. Griffith ou encore d'un Chaplin, il faut voir "Le Vent" sans oublier "Larmes de Clown" qui date aussi de sa période américaine et où il fit appel à cet acteur hors du commun que fut Lon Chaney.
Pour sa période suédoise, mon préféré demeure "La Charrette fantôme" dont Julien Duvivier, si je ne m'abuse, réalisa un remake parlant avec Pierre Fresnay. Mais la version de Sjöström lui est supérieure et on peut la rattacher au "Septième Sceau" de Bergman - un grand film, là encore.Le parallèle que l'on peut établir entre cette Charrette scandinave et celle, typiquement bretonne, que mène traditionnellement l'Ankou, m'avait beaucoup frappée quand j'avais vu ce film, en 1976.
Victor Sjöström, qui interpréta son dernier rôle (il avait débuté en qualité de comédien) pour justement Ingmar Bergman en 1957, dans "Les Fraises sauvages", est mort l'année de ma naissance, en 1960.
Et tout ça me fait penser qu'il faut absolument que je me procure "The Wind" en DVD ...
Thème :
Une jeune fille, Letty Mason (Lilian Gish, probablement la plus grande actrice du Muet encore que Louise Brooks puisse lui ravir la vedette), se voit contrainte de quitter sa Virginie natale pour aller vivre chez son cousin, Beverly, dans l'Ouest américain alors assez sauvage. Dans le train qui la mène à Sweet Water, elle fait la connaissance d'un séduisant meneur de bétail, le fringant Wirt Roddy (Monte Blue, remarquable) qui lui fait un peu la cour.
A l'arrivée, la jeune fille est frappée d'angoisse devant l'aridité de cette contrée bien différente de la Virginie : sable, désolation, sécheresse et vent, un vent qui souffle en maître et qui se déchaîne parfois en tempête.
Plutôt mal accueillie par Cora, sa cousine par alliance, qui la soupçonne de vouloir lui voler son époux, Letty se voit bientôt menacée de se retrouver à la rue. Se rappelant Wirt Roddy, elle va lui exposer sa situation mais découvre qu'il est marié.
Letty se tourne alors vers un cow-boy un peu fruste et follement amoureux d'elle, Lige Hightower (Lars Hansom, autre acteur fétiche de Sjöström.) Ils se marient vite fait et le jeune homme croit sincèrement que Letty le fait par amour. Mais elle se refuse à lui dès leur première nuit.
Gentleman comme seuls l'étaient les héros hollywoodiens de l'époque, il s'incline mais la tension s'installe entre les deux époux. Paradoxalement, Letty commence peu à peu à s'adapter à cette vie étrange et aussi à cet époux tout aussi bizarre. Le spectateur finit même par se demander si ses sentiments à l'égard de celui-ci ne sont pas en train de changer du tout au tout.
Eclate une violente tempête de sable qui met les troupeaux en danger. Lige doit laisser sa femme seule dans leur modeste ferme. Elle est terrorisée par ce vent qui n'arrête pas de souffler.
Lilian Gish assiégée par le Vent.
Arrive alors Wirt, bien décidé à profiter de la situation. Elle finit par l'abattre et cherche désespérément à enfouir son corps dans le sable. Mais le vent, toujours lui, n'arrête pas de découvrir le cadavre ...
Le Vent s'acharne à découvrir le cadavre de Monte Blue, que vient d'enterrer Gish.
A l'aube suivante, Lige revient et la tempête s'apaise. Il a tôt fait de comprendre ce qu'il s'est passé et va lui-même ensevelir plus profondément le corps de Monte Blue. Réconciliation finale, etc, etc ...
La fin heureuse : Sjöström pensait plutôt à une fin noire, les producteurs tranchèrent.