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Attali et la caution du coeur.

Publié le par MDV

Précédemment mis en ligne sur Messidor-T le 09.12.05 :


Tout le monde connaît Jacques Attali. Après avoir recueilli la moindre parole qui tombait des lèvres mitterrandiennes, il philosophe dans toutes les directions et a un faciès de hibou qui aurait fait l'ENA ou quelque chose d'approchant. Les littéraires avertis savent aussi qu'il plagie* allègrement nombre d'auteurs.

Dans "L'Express", il vient de suggérer aux Français égoïstes et décadents que nous sommes ce qu'il appelle joliment "la caution du coeur."

 

"Celle-ci pourrait d'abord être donnée de façon bénévole, par tout un chacun. Comme nous offrons, par le biais des Restos du cœur, quelques moyens de survie aux plus faibles, on pourrait imaginer un mécanisme de «caution du cœur», où chacun, lorsqu'il en aurait les moyens, accepterait d'apporter sa caution personnelle à un sans-abri pour le paiement d'un loyer très modeste le temps nécessaire pour qu'il redevienne solvable. Si des millions de Français offraient ainsi leur caution aux plus démunis de leurs concitoyens, le risque que chacun prendrait de la voir mise en jeu serait quasi nul. Cette caution pourrait aussi être apportée par l'Etat ou par les collectivités locales, mais le risque serait alors grand de la voir devenir un droit durable. La «caution du cœur» doit rester un moyen provisoire pour remettre le pied à l'étrier, pour aider à trouver un emploi et à payer un loyer.

Nos sociétés souffrent de ce que, dans l'économie de marché, plus personne ne fait confiance à personne: on croit en des devises, en des contrats, en des titres de propriété, pas en des paroles. La caution du cœur changerait tout: la demande de logements solvables augmenterait, on en construirait plus, ce qui créerait des emplois, de la demande et de la croissance.

Si chacun de nous se portait ainsi garant du paiement du loyer du premier sans-abri qu'il croiserait après avoir lu ces lignes, il ferait moins froid cet hiver."

Voilà une belle, grande et bonne idée, M. Attali. Mais avez-vous conscience de deux faits essentiels - et qui accablent le locataire moyen ?

Le premier, c'est tout d'abord l'authentique parcours de combattant que représente (surtout en région parisienne) la recherche d'un logement convenable. Même si l'on dispose d'un revenu fixe, ce n'est guère facile. De surcroît, il faut compter avec la caution (toujours très importante) que l'on verse à la signature du bail.

Le second, c'est la somme qui demeure sur chaque salaire moyen une fois qu'on en a retiré le loyer (forcément), l'EDF, les charges, les taxes diverses récupérées par l'Etat. Avec ladite somme, il faut se nourrir - ben oui, ou voudrait bien que tel ne soit pas le cas mais c'est impossible et merci de ne pas nous soumettre vos suggestions là-dessus ! ;)

A mon avis - et au vu de la somme qu'il me reste à moi - avec la meilleure volonté qui soit, votre projet relève de l'utopie.

Mais d'une utopie si monstrueusement décalée qu'on ne peut que vous conseiller une reconversion dans ce que vous voulez sauf la politique et le social - et aussi un séjour très, très long en asil en maison de repos.

  • Pour le plagiat, c'est ici.


Publié dans France-actualités.

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