Les victimes dont M. Dhray ne parle pas.
Précédemment mis en ligne le 04.11.05 sur Messidor-T :
Mercredi, Joëlle, une quinquagénaire handicapée par une ostéoporose, se retrouve dans un bus articulé sur la ligne 15, à la gare de Sevran. Un groupe de "jeunes" jette des bouteilles remplies d'essence enflammée.
Le chauffeur a le réflexe d'ouvrir les portes et d'inciter les passagers à descendre. Joëlle, que la peur handicape un peu plus, crie aux assaillants les plus proches qu'elle ne peut pas descendre, qu'elle est à demi-impotente.
Elle le crie à plusieurs reprises.
Pour toute réponse, le "jeune" le plus proche - qui est encagoulé - asperge la malheureuse d'essence et enflamme le tout.
Elle ne devra d'avoir la vie sauve qu'au courage du chauffeur qui parviendra, au prix de brûlures personnelles, à la retirer du bus dont il ne reste aujourd'hui qu'une lamentable carcasse. Deux jeunes (véritables, ceux-là, ils ne portaient pas de cagoule et il est tout aussi vraisemblable qu'ils appartenaient eux aussi à la même catégorie sociale que celle dont se "réclament" les casseurs de la Seine-St Denis) accourent pour les aider.
Grâce à eux trois, Joëlle, bien que gravement brûlée et en état de choc, est encore en vie.
Avec un peu de chance, M. Dray leur demandera peut-être un jour de s'excuser d'avoir, tout simplement, fait preuve de courage - et d'humanité.